Portogallo - Il gallo canterino
Molti anni fa, in una fattoria della provincia di Lisbona, vivevano il fattore Antero e sua moglie Celina. Avevano un bel cascinale vicino a un torrente e una stalla con diversi animali. Tra questi animali c’era anche un bel gallo con le penne rosse e dorate e una cresta alta e vermiglia. Tutte le mattine il gallo, orgoglioso della sua voce tenorile, con una bella serie di chicchirichì dava il buongiorno al sole appena levato. Antero che però avrebbe dormito volentieri un poco di più, non era contento di quella sveglia troppo mattutina. Così una sera si presentò nel pollaio e fece un bel discorso al suo gallo.
“Senti amico caro, devi smettere di rompermi i timpani tutte le mattine con i tuoi strilli; dammi retta o altrimenti la prossima domenica sarai il piatto principale della nostra tavola, hai capito?!” e se ne andò sbattendo il cancelletto.
Il povero gallo, impaurito da quel discorso fattogli or ora dal suo principale, pensò bene di andare anticipatamente in pensione. Salutò con un ultimo chicchirichì il sole e se ne tornò a letto. Difatti il giorno dopo non si udì alcun canto. Antero si svegliò pertanto quando non ebbe più sonno. Che meraviglia come si sentiva leggero! Subito corse fuori e in men che non si dica diede da mangiare alle mucche e poi pulì la stalla senza avvertire alcuna fatica; anche la raccolta del fieno fu finita in un attimo, senza sudare e senza affanno. Poi vide che le mucche stese mettevano il loro latte nel secchio e il somaro girava il mestolo nel paiolo per fare ricotta. Che bella giornata esclamò! Come tutto è diverso quando si è riposati.
Poi all’improvviso udì un urlo fortissimo provenire da chissà dove. Aprì gli occhi e si ritrovò nella sua stanza, ancora disteso sul suo letto: era stato solo un sogno. E sua moglie Celina che gridava: “Ma che fai fannullone, non vedi che il sole è già alto? Senti le mucche che piangono? Devi correre a mungerle e poi devi portare il fieno nel fienile prima che venga a piovere. Corri dannazione e scordati questa mattina di fare colazione, sfaticato!”
Antero si vestì in fretta e corse fuori zoppicando, perché nella premura aveva indossato due scarpe diverse.
“Io corro moglie mia, ma anche tu corri, vai dal gallo, scusati per me e pregalo di tornare a cantare; assicuralo che la prossima domenica mangeremo pane e cacio; ti prego corri subito”.
E così fu che nella fattoria tutto parve tornare alla normalità; il gallo salutò ancora le nuove albe e Antero da quel giorno tornò ad alzarsi di buon mattino.
Ma che il padrone si fosse preso una bella sgridata dalla moglie a causa del gallo fece aumentare molto la vanità del canterino così che gonfiava il petto quando passava Antero, facendolo vergognare di fronte agli altri animali.
Ma il contadino si vendicò: e il giorno del mercato portò con sé il gallo e dopo avere fatto molte spese, si fermò con Celina ed il gallo alla trattoria chiamata “Dal mangiapolli ” e dopo un bel pranzo, dove né lui né la moglie si fecero mancare nulla, disse all’oste che non aveva di che pagare; l’oste infuriato pretese in pagamento il suo grosso gallo.
Antero allora dopo avere protestato a tale richiesta, ma non troppo, convenne con l’oste che un gallo così bello valeva quel pranzo e anche un po’ di più; allora l’oste andò nel pollaio, prese un giovane e magro gallo e lo diede a Celina e Antero.
Nel passare di mano i due galli si diedero un’occhiata: quello grosso gonfiò subito il petto per dire al giovane “tu non sai chi sono io”, quello giovane di rimando, guardando il nome della trattoria pensò “ e tu non sai cosa ti aspetta!”
Portugal - Le coq chanteur
Il y a beaucoup d'ans, le facteur Antero et sa femme Celina vivaient dans une ferme de la province de Lisbonne. Ils avaient une belle ferme près d'un torrent et une étable avec différents animaux. Entre ces animaux il y avait aussi un beau coq avec les plumes rouges et dorés et une crête haute et vermeille. Tous les matins le coq, orgueilleux de sa très belle voix, il donnait le bonjour au soleil à peine qu’il se leva, avec une belle série de cocorico. Mais Antero, qui aurait dormi volontiers un peu plus, il n'était pas trop content de ce réveil matinal. Ainsi un soir il se présenta dans le poulailler et il fit un beau discours à son coq.
"Ecoute mon cher ami, tu dois arrêter de me rompre les tympans tous les matins avec tes cris; écoute moi ou autrement tu seras le plat principal de notre table le prochain dimanche, est-ce que tu as compris?!" et il s’en alla en battant la grille.
Le pauvre coq, tout effrayé par ce discours fait par son patron, il pensa bien de prendre la retraite d'avance. Il salua avec un dernier cocorico le soleil et il revint au lit. En effet le jour après on n'entendit aucun chant. Antero se réveilla donc quand il n'eut plus de sommeil. Quelle merveille, comme il se sentait léger! Tout de suite il courut dehors avec une grande vitesse et il donna à manger aux vaches et puis il nettoya l'étable sans avertir quelque fatigue; aussi la récolte du foin fut finie dans un instant, sans suer et sans angoisse. Puis il vit que les vaches étendues mettaient leur lait dans le seau et l'âne il tournait la louche dans le chaudron pour faire de la ricotta. Quelle belle journée exclama-t-il! Comment tout est différent quand on est reposé.
Puis au soudain il entendit un cri très fort venir de quelques parts. Il ouvrit les yeux et il se retrouva dans sa pièce, encore détendu sur son lit: il avait été seulement un rêve. Et sa femme Celina qui criait: "Mais que tu fais fainéant, est-ce que tu ne vois pas que le soleil est déjà haut? Est-ce que tu entends les vaches qui pleurent? Tu dois courir leur traire et puis tu dois porter le foin dans la grange avant qu'il vienne pleuvoir. Cours damnation et oublie-toi ce matin de déjeuner, fainéant!"
Antero s'habilla en hâte et il courut dehors en boitant, parce que dans la hâte il avait mis deux chaussures différentes.
"Je cours ma femme, mais tu cours aussi, vas-tu chez le coq, excuse-toi de ma part et prie-le de recommencer à chanter; assure-le que le prochain dimanche nous mangerons pain et fromage; je te prie cours-y tout de suite".
Et il fut ainsi que dans la ferme tout sembla rentrer dans l'ordre; le coq salua encore les nouvelles aubes et Antero depuis ce jour il revint à se lever de bon matin.
Mais le fait que le patron avait pris une belle réprimande de la femme à cause du coq fit augmenter beaucoup la vanité du chanteur, aussi qu'il gonflait la poitrine quand Antero passait, en lui faisant avoir honte devant les autres animaux.
Mais le paysan se vengea: et le jour du marché il emmena avec soi le coq, et après avoir fait beaucoup de dépenses il s'arrêta avec Celina et le coq chez un petit restaurant appelé "Chez mangepoulets" et après un beau déjeuner, où ni lui ni sa femme se firent rien manquer, il dit au patron qui n'avait pas de que payer; le patron enragé prétendit son gros coq en payement.
Antero alors après avoir protesté à telle demande, mais pas trop, il décida avec le patron, qu’un coq tellement beau valait ce déjeuner et aussi un peu plus; alors le patron alla dans le poulailler, il prit un jeune et maigre coq et il le donna à Celina et Antero.
En passant de main en main les deux coqs se jetèrent un coup d'œil: le grand coq gonfla la poitrine tout de suite pour dire au jeune "tu ne sais pas qui je suis", le jeune par réponse, en regardant le nom du petit restaurant pensa "et tu ne sais pas ce que t'attends!"